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Décolonisation et art : "Effacer ne résout rien"

Eva Tapiero - Le Point - Afrique
30.08.2022
 
 

ENTRETIEN. Quid de la mémoire et de la transmission dans l’art ? L’artiste franco-algérienne Katia Kameli s’est confiée au « Point Afrique » à ce propos.

l n'est pas si simple de trouver une définition claire de l'art postcolonial. Encore moins lorsqu'on la cherche en français. Le site de la Tate Gallery en Angleterre, nous dit ceci : « Se dit de l'art produit en réponse aux répercussions de la colonisation, le plus souvent en adressant les questions de l'identité nationale ou culturelle, de la race et du groupe ethnique. »

L'exposition « Europa, Oxalá », qui regroupe les œuvres de 21 artistes européens dont les parents ou les grands-parents sont originaires de pays anciennement colonisés du continent africain, interpelle à ce sujet. L'idée a été de proposer une réflexion sur l'héritage, la mémoire et l'identité, bien sûr, mais aussi d'aborder la question de la décolonisation par l'art. L'événement, qui s'est d'abord tenu au Mucem à Marseille, est passé par la Fondation Calouste-Gulbenkian à Lisbonne où il a rayonné jusqu'au 22 août dernier. Il va terminer son voyage au très controversé AfricaMuseum de Tervuren (Belgique) où il va se tenir du 6 octobre prochain au 5 mars 2023.

 

Construit au début du XXe siècle, ce musée trouve son origine dans l'accueil de la « section coloniale » de l'exposition universelle de 1897. L'infrastructure, précédemment nommée Musée royal de l'Afrique centrale, promettait alors la colonisation et le Congo belge.

Cocommissaire d'« Europa, Oxalá » aux côtés d'António Pinto Ribeiro et d'Aimé Mpane, Katia Kameli va également y présenter certaines de ses œuvres. Nous l'avons rencontrée chez elle à Paris.


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